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« T’as vraiment un grain, tu te rends compte de ce que tu dis ! »

Ce coup de semonce de Jean-Louis, cet ami de toujours qui, s’il ne m’avait jamais fait de concessions dans mes errements du quotidien, avait toujours mis les formes à ses reproches en général pertinents et mérités, me propulse soudain sur mes deux pieds comme si un laisser-aller rampant m’avait fait perdre le contact avec le sol. Mais qu’est-ce que j’ai dit pour qu’il s’énerve de la sorte ? Impossible de m’en souvenir. Le trou noir. Un écran opaque devant mes yeux.  Et si je lui demande, je risque encore d’aggraver mon cas.

« Où j’en étais, qu’est-ce que j’ai dit ? » Mes balbutiements le laissent visiblement perplexe, l’écart se creuse.