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Dernier Modiano...

Si ce Modiano était si insignifiant, pourquoi lui accorder une telle place ? Quelle dose de déception transparait derrière l'achat de ce dernier volume ? Si c'est une question d'argent, ne soyons pas plus mesquins que les auteurs qui ont bien besoin de vendre du papier pour vivre. Si c'est une question d'attente déçue, comment situer cette attente ?

 

Je fais partie de ces lecteurs qui ont mis très longtemps à venir à Modiano, comme si cette topographie très parisienne, cette recherche constante de repères et de racines me tenaient fort éloignée de lui.

 

Puis, j'ai lu, et inlassablement relu Dora Bruder : la construction progressive, à partir de quelques éléments épars, des hypothèses d'une vie fauchée top tôt, le poids de l'insignifiance quotidienne élevée au rang de secret dévoilé ; au-delà des quartiers ressassés, de la guerre dé"pathétisée", je trouvais enfin ce long travail de construction personnelle qui trouverait son apogée dans Pedigree.

 

Ce dernier Modiano n'est certainement pas le meilleur, mais peut-on demander une psychologie classiquement approfondie à des personnages suivis, esquissés, comme des ombres qui passent dans notre quotidien sans que nous puissions les fixer ni les arrêter ?

 

Plonger dans le secret de la mémoire pour donner un peu d'existence à des êtres tellement ordinaires qu'ils en sont désolants, voila bien la force de Modiano.

 

Même si c'est un roman vite lu (mais peut-on s'en plaindre quand d'autres nous tombent des mains ?) et pas son meilleur, gardons-nous bien de chercher l'exception là où c'est l'ordinaire qui parle.



05/12/2009

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