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Roman de formation, roman social, roman historique, Le Club des Incorrigibles Optimistes, premier roman de Jean-Michel Guenassia, tient de tous ces genres sans s'enfermer dans aucun.

Entrainé dans une véritable épopée, Michel Marini, un jeune lycéen traverse son adolescence, depuis ses douze ans (en 1959, le collège n'existait pas, on entrait directement au lycée en 6ème) jusqu'à l'âge du bac, sur un fond de guerre d'Algérie qui aura sur sa famille des répercussions aussi inattendues qu'irrémédiables.

Mais c'est dans l'arrière-salle d'un café, où se tient ce club d'échec qui réunit, avec Kessel et Sartre, quelques habitués au passé complexe et aux liens indéfectibles, que la véritable initiation du jeune homme à la vie va avoir lieu.

Il va peu à peu abandonner le baby-foot où il excellait, question de génération, pour les échecs où il ne sera jamais qu'un piètre joueur, comparé à ces émigrés de l'est qu'il fréquente.
 
D'où tiennent-ils cet incorrigible optimisme ? A quoi s'accrochent ceux qui ont tout abandonné, jusqu'à leurs papiers et leurs rêves ?
Et pourquoi rejettent-ils sans concessions leur compatriote, ou d'origine proche, avec lequel le jeune Michel se lie d'amitié ?
Terrible secret qui ne trouvera son dévoilement que dans un dénouement tragique.

Dans ce roman haletant, construit comme un polar, l'Histoire et les bouleversements sociaux ne constituent pas seulement un arrière-plan documentaire, mais la matière même de la trame narrative, nourrie de rock et de cinéma.

Une devise anonyme sert d'épigraphe : "Je préfère vivre en optimiste et me tromper, que vivre en pessismiste et avoir toujours raison."
A méditer : notre époque ne serait-elle pas au contraire dominée par une idéologie optimiste qui prétend ne jamais se tromper ?

Le Club des Incorrigibles Optimistes, Jean Michel Guénassia, Albin Michel 2009 (Prix Goncourt des Lycéens 2009)